Le voyage commence !
Ça y est on a commencé notre voyage en Argentine à vélo, le but étant d'aller jusqu'à Ushuaïa, si la forme le permet, en partant du nord-ouest. Nous avons pris
un vol de Buenos-Aires à Jujuy.
Là; nous avons pris notre temps pour remonter les vélos;ils ont un peu souffert du voyage, disons qu'ils ont sans doute été maltraités. Pierre a réparé et redressé ce qui devait l'être, et après un tour vers le nord, en direction de la frontière bolivienne, nous avons commencé notre périple vers le sud. Les vélos sont lourds, c'est dur de tenir l'équilibre ; quand on est lancé, ça va, il va nous falloir un peu de temps pour nous habituer...
les femmes de la Plaza de Mayo
Nous passons par la Quebrada de Humahuaca avec son Cerro de los siete colores et ses canyons polychromes. Le sud du canyon est dominé par des cactus de la variété cardon gigantesques, certains sont en fleurs. Le site est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Les villages du nord sont très pittoresques avec leurs maisons en pisé ocre et leurs arbres « algorobos »(je ne sais pas le nom en français, ils ressemblent à des acacias).La grande place rectangulaire au centre du village avec son église blanche est remplie de marchands qui vendent leur artisanat. On visite le village de Pucara, une fortification précolombienne qui domine la vallée. La population Inca a été chassée et tuée par l'arrivée des espagnols en 1530. Les maisons ont été en partie reconstruites avec leurs poutres en cactus et leur toit en cactus recouvert de pisé.
On arrive à Salta par une jolie route vallonnée, au pied de la Cordillère des Andes, la Corniza. La végétation est abondante, semi tropicale. Salta, superbe ville, beaucoup de musées, des belles églises dont la cathédrale qui ressemble à un gâteau rose recouvert de crème chantilly ; beaucoup de terrasses de cafés où des groupes de musiciens jouent et chantent. C'est le plein été ici et les gens sont en vacances. L'architecture coloniale y est bien conservée.
Pour sortir de Salta, le GPS nous conduit vers la sortie de la ville comme un chef, en nous faisant éviter les voies à grande circulation, si bien qu'on se retrouve sur un chemin de terre caillouteux tout au long duquel ce ne sont pas des flaques d'eau mais de véritables lacs qu'il faut traverser. Pour finir, on les traverse à pied en poussant les vélos et en pataugeant dans la boue ; on se lavera les pieds à la station service du premier pueblo traversé. Ce jour là on a pédalé sous la pluie tout l'après-midi mais depuis, on a un temps magnifique avec une chaleur étouffante.
On continue notre descente vers le sud en passant par la Quebrada de las Conchas ; une splendeur. Les montagnes deviennent rouges ; l'érosion les a sculptées en cheminées de fées. On passe d'une gorge à une autre, c'est très isolé, plus aucun village, pas de maisons. On va bivouaquer mais il nous faut de l'eau ; une chance inouïe, une maison sur le bord de la route. On fait le plein d'eau et on leur achète 1 kg de figues délicieuses. Ils n'ont pas l'eau courante, une citerne la leur apporte de La Vina, à 20 km de là.
La Quebrada s'élargit et on a l'impression d'être dans l'Arizona avec beaucoup de cactus géants ; les vignobles apparaissent, on s'approche de Cafayate qui est la deuxième région vinicole d'Argentine par la qualité ; on a gouté au torrontès, un cépage produisant un vin blanc aromatique excellent ; il fait 13°8... Cafayate est une ville très touristique, il y a un monde fou, beaucoup de boutiques d'artisanat et de bodegas. On va au camping, énormément de jeunes qui font la fête toute la nuit. Difficile de dormir, même avec les boules quiès.
On attaque la ruta 40, qui commence à Cafayate et va jusqu'à Ushuaïa. Tout le long, des petites bornes blanches indiquent la distance qu'il reste à parcourir: 4336...4335...4060...La route est toute droite ; nous n'avons jamais parcouru une route aussi rectiligne, des dizaines de kilomètres que cette ruta 40. Quand une légère courbe approche, elle est annoncée longtemps à l'avance
Amaicha, à 2000m, joli bourg avec son musée de la Pachamama très intéressant avec une architecture surprenante. C'est le festival du bandonéon. Plusieurs groupes se produisent ; la fête dure toute la nuit, avec une ambiance endiablée ; les empanadas sont excellentes.
La nuit a été courte, nous reprenons la route. A partir de Santa Maria, la route est en travaux et nous roulons sur du ripio pendant 36 km sur une route qui monte très régulièrement, doux souvenirs des routes au Chili...
La vallée s'élargit beaucoup, on suit une chaine de montagnes aux sommets enneigés. Une route rectiligne au milieu du désert. La végétation est rase, clairsemée, épineuse, des touffes de graminées avec quelques buissons, pas une ombre. Des agglomérations ou habitations isolées, très éloignées les unes des autres. Pas de bruits de moteurs,des silences extraordinaires tant que ne souffle pas le vent. Et un beau ciel la nuit quand on sort de la tente. On fait plusieurs bivouacs. Quand on passe devant une ferme, on achète des empanadas ou du fromage de chèvre qui font notre régal. De temps en temps, des petits groupes d'ânes sauvages nous accompagnent en restant à bonne distance ; ils sont très fins et ressemblent à de grandes biches. Parfois nous rencontrons des chevaux en liberté ou des petits troupeaux de chèvres ou de brebis qui se baladent sans berger.
Nous sommes à Belen et faisons une pose de 2 nuits au camping ; la ville n'est pas très attrayante mais l'envie de se poser se fait sentir et il est difficile de trouver une connexion internet dans ces contrées ; ici, c'est possible... On a envie aussi de se faire un bon resto avec un bon morceau de filet de boeuf argentin ; on ne peut pas ne pas aimer la viande ici.
En ce qui concerne nos vélos, on a crevé tous les 2 au même moment en partant un matin d'un bivouac où l'accès était couvert de petites plantes à épines ; il était difficile de les éviter...
Nous sommes très contents de nos nouveaux et jolis vélos « Vagabonde ». Un grand merci et félicitations à Patrice et Fabien .
Des gros bisous.